Ce matin a Xi'an, le ciel est complétement bleu et les
cigales chantent. J'ai mon billet de train pour ce soir, c'est une couchette
dure, c'est à dire que c'est la 2ème classe. La 1ère classe, ou couchette molle, est
trop chère. Vers 21h15 direction la gare et le train por Urumqi. Les trois voisines françaises du dortoir de Xi'an m'avaient
prévenu que le train était un spectacle. En effet, c'est encore du nouveau pour moi. Je
pensais avoir tout vu en Chine, que plus rien ne m'étonnerait, je me trompais. Mes trois
voisines avaient aimé leurs voyages en train et je me régale aussi du spectacle.
le trajet en train : 3 niveaux de couchettes et
bonne ambience
Les wagons-couchettes sont effectivement remplis de
couchettes, sur trois niveaux ; il n'y a aucune porte ni aucune séparation. Il y fait
chaud, plein de monde se ballade dans le couloir. Le contrôleur qui est une femme veille
bien sur nous et surveille tout le monde, elle vérifie que les bagages entassés ne
tomberont pas et met tout en ordre. Elle grimpe sur les couchettes du haut avec une
aisance étonnante. C'est plein de monde, ça rit beaucoup, l'ambience est bonne.
Une femme de ménage passe une serpilière dans le couloir, tout le monde soulève les
pieds. Nous cessons d'avoir chaud uniquement quand le train roule et
se crée un courant d'air par les fenêtres car il n'y a pas de clim, il n'y a que des
ventilateurs qui ne tournent pas. Comme à la Sncf, un vendeur passe avec un chariot à
roulettes, mais ici les prix sont les mêmes que dans les magasins les moins chers de la
ville, et il n'y a pas de sandwich. On dort assez bien dans les trains chinois. On est juste
secoués à chaque arrêt et départ qui ne se font pas en souplesse. La voiture est assez
silencieuse, on dirait davantage qu'en France. A 7h du matin, les lumières s'allument et on passe de la
musique chinoise pour réveiller tout le monde. Le contrôleur ouvre les toilettes qui
étaient fermées toute la nuit. Vers 10h, plus de musique et presque tout le monde
retourne s'allonger sur les couchettes. Le voyage est tranquille. Très peu de chinois fument, où je
les vois plutôt quitter la voiture et fumer entre les accès des wagons. Peu de bruit,
personne ne crache c'est la sieste générale. Dehors le paysage est beau. Vers 14h on
dépasse les 2500m d'altitude et on voit des chaines de montagnes, presque aucune
végétation. Puis c'est le désert. Même là on voit parfois un chinois.
le paysage va devenir de plus en plus desertique
constructions etranges
le desert et malgre tout, meme ici il est possible
de voir un chinois qui s'y promene
longues lignes droites de rails
Le train me semble lent. Je vois des bornes kilométriques par
la fenêtre et après chronométrage, je calcule la vitesse : 50km/h, ce train se traîne. Vers 21h il fait nuit, je viens de passer la journée dans le
train, et il reste encore 24h. Mercredi matin, je suis réveillé à 7h par la musique
chinoise. La moitié du wagon s'est vidée. On vient de faire un long
arrêt à Liuyan, ensuite on traverse des déserts. C'est un immense désert jusqu'à
Urumqi. Une demi-heure avant d'arriver, le désert est couvert de centaines d'éoliennes
(ce sont des Vestas, Phil !) qui produisent de l'électricité. J'aurais aussi vu quelques
chauffe-eau solaires et aussi des miroirs avec un support central pour chauffer une
casserole. Les écolos sont peut-être au pouvoir dans ce coin de Chine. Dans le train, les chinois de mon bloc de 6 couchettes sont
curieux et m'empruntent le Lonely Planet. Parmi eux quelques-uns parlent anglais. Certains étaient
touristes à Xi'an, ils ne sont pas montés en haut du Huahan, mais me disent qu'ils le
feront l'an prochain ; la femme et sa fille font souvent ce trajet car ses parents vivent
à Urumqi et elle travaille à Xi'an. On se prend en photo et j'ai les adresses en chinois
de tout le monde.
inevitablement, les chinois veulent discuter et
connaitre l'etranger
Le trajet est presque fini. Ca aura duré moins de 48 heures.
Deux jours dans un train ce n'est pa trop dur. J'ai cru comprendree que les fumeurs
sortent du compartiment pour ne pas mettre le feu aux lits. Et la mama responsable du
wagon, il y en a une dans chacun, passe chaque heure pour balayer, passer une serpilière
et surveiller que la discipline règne. Le train est à l'heure. Vue l'allure très lente, tout ce qui
aurait pu arriver c'est qu'il soit en avance, s'il avait par accident, accéléré. On arrive à Urumqi et là il pleut un peu. Je prends un taxi
mais il ne veut pas me conduire à un hôtel pas cher et s'arrête devant l'entrée d'un
hôtel de luxe, tout en marbre et en lumières. Je gueule un peu en français et on
repart. Moins de deux minutes plus tard, je suis à mon hôtel bon marché, mais il est
plein. Pour 30 yuan, je peux dormir sur la moquette d'une grande salle où il y a déjà
d'autres voyageurs, tous japonnais. Demain ballade en cheval et rando autour d'un lac au
programme. Une nuit passée sur la moquette de salle de réunion de
l'hôtel. Je suis debout vers 7h pour prendre un bus à 8h qui va au lac
Tianchi. Je suis à l'arrêt de bus et j'attends. Vers 9h le minibus arrive mais il y a un
problème, il y a trop de passagers. Ca discute beaucoup, on essaie de caser des passagers
dans l'emplacement des bagages (!), mais les passagers, des européens refusent. Je vois
aussi une chaise qu'on essaie de mettre dans le couloir central, mais c'est trop ridicule
et l'idée est abandonnée. Des passagers se retrouvent dehors et le bus s'en va enfin
vers 9h30. On roule depuis une heure dans un paysage aride et plat, on
vient de croiser un chameau sur le bord de la route, je suis étonné qu'il y ait bientôt
un paysage alpin. En effet il y a des montagnes, des lacs, plein d'arbres si
près de ce désert. Mais il y a un énorme problème. L'endroit est dévasté par les
touristes chinois qui ont tout sali. Il y a des boîtes à riz en polystyrène qui
flottent dans l'eau, plein de déchets partout. Je vais juste jeter un coup d'oeil au village Kazaks installé
un peu plus haut. On m'offre dans une yourte un thé salé, avec du lait de yak et des
gateaux salés, gras.
sur la montagne les yourtes
je suis invite a boire un the (sale)
Les ordures et la saleté font que je décide de ne pas
continuer ma ballade et je m'en vais. |