Lever difficile ce matin à 6h, j'aurais aimé dormir quelques
heures de plus. Mon voisin français est debout aussi. Il avait effectivement raté son
bus hier, car il s'était trompé de gare. Il me dit bonjour, et au revoir. Juste quelques pas à faire pour aller de la chambre au bus
pour Kangding. Le bus est sale et pourri, un vrai bus chinois.
l'interieur crado du bus chinois
Pas grand monde à l'intérieur pour le moment. Petit
problème au départ, on n'arrive pas à fermer la porte. Le moteur vient aussi de caler.
Déjà une heure de retard. Ce bus n'est qu'à moitié plein, c'est la première fois que
je suis dans un bus qui n'est pas bondé, je m'allonge sur les cinq fauteuils du fond et
je dors jusqu'à 9h. Les routes sont mauvaises, pleines de trous.
chemin faisant sur des routes pourries
Il n'est que 9h30 et le bus fait déjà une pause. si ça
continue de cette façon, le voyage va être long.
on continue sur des routes vertigineuses
Des chinois montent et tous discutent le prix du voyage. Une
voyageuse embête tout le monde parce qu'elle ne peut ouvrir sa fenêtre. Après de
nombreux efforts vains de la part d'autres voyageurs, le chauffeur vient avec un tournevis
pour décoincer la fenêtre. Les fauteuils ne sont plus solidement fixés et se balancent
d'avant en arrière à chaque freinage. Nous prenons un peu d'altitude et la route
sinueuse bordée de saules traverse de multiples villages et leur marché, et beaucoup de
rizières. A 13h, nouvelle pause. Le paysage devient montagneux, mais on n'a toujours pas
dépassé les 600m d'altitude.
chemin faisant sur des routes de pire en pire
mauvaises routes
Ce n'est que vers 15h, c'est-à-dire 8h après le départ que
dépassons les 1000m. La route est un peu moins mauvaise, mais elle est toujours aussi
étroite et sinueuse. Le chauffeur roule vite, il est très doué pour éviter les camions
chargés de gros troncs d'arbres qui viennent en sens inverse. Le paysage est très vert.
Bien que ce soit très vallonnée, toutes les parcelles de terre, même très en pente,
sont plantées de maïs et de riz. La route devient périlleuse. Elle est étroite, à flanc de
montagne et la quantité de circulation oblige le chauffeur à placer son bus tout au bord
de la route, près du vide. Dix heures que je suis dans ce bus, mais le temps ne semble
pas long car ce trajet est un spectacle et les vues sont agréables. De plus, peu de
chinois fument ou crachent. Au fur et à mesure que nous montons, le bus doit s'arrêter
et attendre que le passage se libère car la route est souvent réduite à une seule voie
en raison d'un glissement de terrain ou de chute de pierres. Nous sommes plusieurs fois
soulevés hors de nos sièges quand le bus qui roule vite, passe sur une grosse bosse ou
un trou. Bien que nous sautions presque au plafond et qu'ensuite nous ayons à ramasser
nos affaires, personne n'est inquiet, cela fait sourire tout le monde. Passés les 1200m, le bus a du mal à gravir la route qui
monte maintenant tout le temps. Vers 18h nous passons les 2000m. Le trafic est nettement
plus calme, nous ne croisons plus les gros camions chargés de bois. Le ciel est clair. Il
vaut mieux faire cette route sans la pluie, pour éviter les risques d'éboulement. Le
paysage devient superbe, de nombreuses montagnes vertes et arrondies jusqu'à l'infini.
Nous sommes aussi moins secoués car le bus est plus lent et la route bien meilleure et
n'a pas le caractère vertigineux de tout à l'heure. Nous passons maintenant de l'autre
côté du massif montagneux et le bus descend vers des nuages ; ici c'est très brumeux et
il tombe quelques gouttes. On descend dans une vallée mais il commence à faire nuit. Le
bus s'arrête dans une ville que je n'ai pas sur mes cartes. Je vais passer la nuit dans
un hôtel qui ne coûte que 30 yuan mais j'ai une belle grande chambre, la télé en
chinois et une salle de bain. Demain, il faut encore se lever à 5h30 car le bus repart à
6h. |